Harys, le narrateur, est un bon chien, un caniche qui aime son maître, Mouloud, alias Moul, sa vie chahutée de jouisseur, son anticonformisme, et sa voix quand il chante Cheikha Remiti ou Jacques Brel. Ils habitent Alger, et Moul a pour amante une chrétienne réfugiée de Damas, sensuelle Lara, à l’âme bouleversée par la guerre.

Ce trio bancal, cacophonique, passionné, tient le journal de sa lente destruction dans un univers rongé par l’hypocrisie, le mensonge, l’absence de moral.

Insolent et malicieux, tel est L’enfant de l’œuf, dixième roman d’Amin Zaoui, où l’auteur, avec une fantaisie décalée qui ne sacrifie rien à l’érudition, s’en prend systématiquement à toutes les formes d’autorité, au nom de la liberté.